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"Dominique Perben, le ministre des transports, avait évoqué "la plus importante réunion de mobilisation de l'entre-deux-tours à Lyon". Candidat de l'UMP à la mairie de Lyon, il avait annoncé la venue du député maire UDF de Rouen, Pierre Albertini - premier centriste à avoir, au lendemain du premier tour, rallié la candidature de Nicolas Sarkozy -, et promis la présence de nombreux élus centristes.
En privé, le ministre avait même évoqué les "états d'âme" de Michel Mercier, sénateur UDF du Rhône et trésorier de la campagne de François Bayrou. Las ! Dominique Perben, qui avait loué, jeudi 3 mai, la symbolique salle de la Bourse du travail, espérant démontrer le ralliement du centre à Sarkozy, a essuyé un flop. Dans une salle à moitié vide, il a dû se contenter de faire lire un bref message de M. Albertini, qui a décliné son invitation en raison de problèmes de santé de son épouse.
Aucun élu centriste, pourtant dûment invité, ne figurait parmi l'assistance. Ni les élus du groupe "Synergie", ces maires divers droite de petites communes de l'agglomération qui siègent dans l'exécutif de Gérard Collomb (PS) à la communauté urbaine. Des élus considérés par M. Perben comme "susceptibles de voter pour M. Sarkozy". Seuls quelques élus millonistes et un député européen villiériste, présents, étaient censés illustrer le "grand rassemblement" annoncé. L'hôte de la soirée, qui espérait couper l'herbe sous le pied du maire PS de Lyon, qui, après le premier tour, avait tendu la main aux centristes, a feint d'ignorer cette déconvenue.
Dans la matinée, la députée UDF Anne-Marie Comparini avait donné une idée de l'état d'esprit des centristes lyonnais. Bien que menacée dans sa circonscription par une possible candidature UMP, elle avait indiqué au micro de RCF qu'elle "voterait blanc". De son côté, M. Mercier, ne devrait pas donner d'indication sur son choix personnel.
Fidèles parmi les fidèles de M. Bayrou, les centristes lyonnais entendent ne pas dévier de la stratégie de leur candidat qui a réalisé à Lyon plus de 22 % des suffrages et ne pas céder aux sirènes de l'UMP. D'autant qu'à Lyon les centristes, à la région, au conseil général et à la communauté urbaine, ont tacitement noué des alliances avec les responsables socialistes. Sans jamais faire de vagues.
Sophie Landrin
Article paru dans l'édition du 05.05."