Un article très intéressant sur le site du Monde à propos du MoDem :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-922042,0.html
Extraits :
"(...) l'électorat centriste traditionnel, plutôt de sensibilité de droite, est retourné vers l'UMP. L'électorat de Bayrou, oui, était très hétérogène. Celui du MoDem s'établit plutôt sur les valeurs qui caractérisent justement ces nouveaux adhérents. On est passé, pour schématiser, d'une famille politique de centre droit à une famille politique démocrate de gauche. (...) La création du MoDem marque l'émergence d'une nouvelle force démocrate, mais qui n'est plus à proprement parler d'origine centriste. On voit les nouvelles adhésions depuis un mois : c'est une autre famille qui est en train d'émerger. Ces nouveaux inscrits sont souvent de jeunes urbains n'ayant pour la plupart jamais encore adhéré à un parti, mais plutôt de sensibilité de gauche, humanistes et tiers-mondistes.
En revanche, ce qui restait de la famille centriste traditionnelle, aujourd'hui, a été totalement absorbé par l'UMP, le Nouveau Centre n'aura de fait aucune indépendance vis-à-vis de l'UMP, et à mon sens ne devrait pas tarder à être totalement satellisé par l'UMP.
Il va être très difficile pour le MoDem de faire fructifier ce mouvement sur la base de ce qui est quand même un échec électoral. Ce premier tour a été vécu comme un rude coup de massue. Cela dit, ça représente quand même deux millions de voix. Le MoDem en tant que tel est aujourd'hui au plan national le troisième parti en termes électoraux, et revendique et a enregistré réellement plusieurs dizaines de milliers d'adhérents en quelques semaines.
Sera-t-il en mesure de les structurer, de les organiser, de les "former", pour être en mesure de présenter des listes aux prochaines municipales ? Le pari est là : faire émerger cette nouvelle force politique."
"Le principal reproche qui a été adressé à François Bayrou entre les deux tours, c'est notamment sa déclaration au Monde disant qu'il ne voterait pas pour Sarkozy, et donc cela a été interprété comme un soutien de fait à Ségolène Royal.
A partir de là, une partie de la famille centriste a estimé qu'il était allé trop loin dans la rupture avec l'UMP et qu'il avait "trahi" lui-même sa famille d'origine. Mais je crois que cette prise de position de François Bayrou était dictée en grande partie par le fait qu'il voyait arriver à lui une nouvelle génération de militants, de sympathisants, de futurs cadres de ce mouvement démocrate, et que cette déclaration était d'une certaine manière une marque définitive d'indépendance pour permettre à ce mouvement démocrate de grandir par la suite.
C'était donc un passage quasiment obligé vers l'indépendance. Mais le prix de l'indépendance est lourd. Cette défaite aux législatives, c'est d'une certaine manière le prix de l'indépendance. "