Le retour de la confiance
Toute une série d'indicateurs publiés depuis quelques jours indiquent une amélioration sensible du climat économique et social en France. Peut-on parler de retour de la confiance ?
En tout cas, il se passe quelque chose en France, qui ne s'était pas produit depuis en tout cas, vingt-cinq ans, une génération. C'est-à-dire que depuis des années et des années, on voyait en permanence, le pessimisme, le ressentiment, la mélancolie, le scepticisme, qui dominaient, qui imprégnaient le climat, brusquement il y a effectivement, toute une série d'indicateurs qui vont en sens inverse.
On voit dans tous les baromètres, le pessimisme qui recule de façon relativement sensible. On voit les objectifs et les espérances des chefs d'entreprise, des PME, qui sont revalorisés. Et on voit même, ce qui est beaucoup plus rare, les Français qui pour la première fois depuis longtemps, imaginent que peut être le pire est derrière eux, et que peut-être par exemple, leur niveau de vie va de nouveau augmenter dans l'avenir. Ça c'est une vraie nouveauté.
Bien entendu, il y a toujours un phénomène de ce genre après une élection présidentielle. Simplement, il est beaucoup plus accentué que d'habitude. Il l'est, pourquoi ? Il l'est d'abord, parce que globalement, le chômage recule quand même, même s'il y a toujours des polémiques sur son rythme et sur ceux qui en bénéficient. Evidemment.
Derrière çà, tout se passe comme si au fond, en France, pendant une génération, on avait été tétanisé par les métamorphoses, par la mondialisation, par l'intégration européenne, par les nouvelles vulnérabilités, par les remises en cause, que ça avait abouti à un maximum au moment de 2002, puis du rejet du référendum en 2005, et que maintenant, il y avait en quelque sorte, un désir général de réformes et de mouvement, même si, évidemment, il ne va pas sans inquiétude.
- Sur le plan politique, les perspectives électorales - la victoire probablement très nette de l'UMP - vont-elles dans le même sens ?
En tout cas, ce qu'on peut dire, c'est que l'amplification aux Législatives de la victoire présidentielle de Nicolas Sarkozy, c'est banal. Ça a toujours eu lieu, à chaque fois que les élections législatives ont suivi immédiatement l'élection présidentielle.
Ce qui est intéressant, en l'occurrence, c'est qu'il y a une double originalité.
La première, c'est qu'alors que dans la quasi-totalité des grands pays, les élections se sont jouées absolument sur le fil, à moins de 0,5 point, ça a été le cas aux Etats-Unis, ça a été le cas en Allemagne, ça a été le cas en Espagne, ça a été le cas en Italie. En France, il y a eu un vote clair. PLus de 53%, c'est une vraie indication de quelque chose.
L'autre chose, est que ce genre d'avance, de déséquilibre s'il est confirmé dimanche prochain, ça correspond en fait, à des circonstances assez rares. Ça a été le cas au bénéfice de la droite, en 1968, de la gauche en 1981, de la droite en 1993, et on sait très bien que ça a, en fait, un double effet. Le premier, c'est que ça crée une marge de réformes, d'initiatives, même un devoir d'initiatives.
Mais l'autre chose est que l'on sait que ça crée en même temps, une zone de vulnérabilité exceptionnelle, et qu'il ne faut pas oublier qu'après la victoire de la droite en 1968, de Gaulle s'est fait battre lui-même un an après ; qu'après le triomphe de François Mitterrand en 1981, en 1983 il a dû changer complètement de politique ; et qu'après la victoire, en 1993, massive, de la droite, en 1997, elle a perdu.
- Vous avez souvent critiqué les déclinistes, ceux qui annoncent le déclin de la France. C'est leur défaite ?
C'est leur désastre, heureusement. Il y a en France, une espèce de spécialité nationale qui sont des idéologues du déclin, des maniaques de la décadence, des virtuoses du pessimisme. Cette fois-ci, ils se sont complètement plantés.
http://www.rtl.fr/info/chroniques/chroniquesint.asp?dicid=538943&rubid=17310