AFP le 24/05/2007 14h21
Bayrou lance la campagne législative du MoDem jeudi à Paris
François Bayrou et Marielle de Sarnez le 10 mai 2007 à Paris
© AFP/Archives Joël Robine
François Bayrou, lâché par la plupart des députés UDF malgré son score de 18,57% au premier tour de la présidentielle, lance jeudi la campagne législative de son nouveau parti, le Mouvement Démocrate (MoDem), lors d'une réunion publique au Zénith à Paris.
L'ex-candidat UDF retrouvera la salle où il avait tenu, le 21 mars, après deux mois de percée dans les sondages, le premier grand meeting parisien de sa campagne présidentielle, entouré alors de nombreux élus UDF.
Cette fois, ce sont des nouveaux-venus qui animeront la première partie de cette réunion publique, dans une salle pouvant accueillir jusqu'à 6.400 personnes: de nouveaux adhérents et des candidats aux scrutins des 10 et 17 juin viendront expliquer leur engagement dans le MoDem, parti du centre "indépendant".
M. Bayrou, président de l'UDF et fondateur du MoDem lancé le 10 mai lors d'un conseil national, prononcera son discours en deuxième partie de réunion.
Il revendique "70.000 adhérents" pour cette nouvelle formation, avec laquelle il ambitionne de prolonger l'élan de la présidentielle, où 6,8 millions d'électeurs se sont portés sur sa candidature au premier tour.
Il présente pour cela 535 candidats aux législatives, un record depuis la création de l'UDF en 1978, comparé à seulement 217 candidats en 2002.
Seuls cinq députés UDF sortants (sur 29) ont été investis - François Bayrou et Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques), Anne-Marie Comparini (Rhône), Gilles Artigues (Loire) et Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis).
Mais M. Lagarde, reçu mardi à Matignon avec les autres candidats de la majorité présidentielle, se présente à ses électeurs sous l'étiquette "Bobigny-Drancy".
Deux autres députés sortants (Philippe Folliot, Tarn, et Rodolphe Thomas, Calvados) sont "soutenus" par le MoDem, mais M. Folliot explique sur son site qu'il se situe, lui aussi, "dans la majorité présidentielle".
Pour amener notoriété et expérience, six députés européens UDF (sur 11) se présentent sous les couleurs du Modem: Marielle de Sarnez, Claire Gibault, Bernard Lehideux, Jean-Marie Cavada, Anne Laperrouze et Thierry Cornillet.
Parmi les candidats figurent aussi des Verts et des membres de Cap 21, le parti écologiste de Corinne Lepage, ainsi que l'ancien ministre Azouz Begag et l'ex-judoka Djamel Bouras.
Selon un sondage Ipsos publié mercredi, le MoDem obtiendrait 9% au premier tour des législatives.
Mais en l'absence d'alliance, les projections en sièges ne lui donnent que 2 à 10 députés (TNS Sofres), voire 0 à 4 (BVA), pas assez pour constituer un groupe parlementaire (20 minimum).
Le centre part divisé dans la bataille des législatives puisque la vingtaine de députés UDF ralliés à Nicolas Sarkozy se présentent, eux, sous le label "majorité présidentielle".
Ils ont annoncé à leur tour leur intention de créer un nouveau parti du centre, qui présentera plus de 80 candidats aux législatives. Forts de leur accord avec l'UMP, ils affirment qu'"une trentaine" d'entre eux sont éligibles.
Les deux partis du centre sont déjà à couteaux tirés: les proches de M. Bayrou ont qualifié ce parti constitué autour du nouveau ministre de la Défense Hervé Morin de "satellite de l'UMP" et d'"armée de figurants" voulant "profiter du financement public".
Plusieurs membres de la famille et collaborateurs de M. Morin, ex-président du groupe UDF à l'Assemblée, sont candidats de ce parti, baptisé provisoirement parti social libéral européen (PSLE).