Reuters le 17/05/2007 15h37
2007-Sarkozy fait l'ouverture dans le dos des Français/Lehideux
PARIS, 17 mai (Reuters) - Le député européen centriste Bernard Lehideux a reproché jeudi à Nicolas Sarkozy de ne pas avoir annoncé lors de la campagne qu'il installerait au gouvernement des personnalités de divers bords politiques, comme le proposait le candidat de l'UDF François Bayrou.
"Durant toute la campagne, on nous a ri au nez (...) et puis on fait exactement l'ouverture qui avait été proposée par François Bayrou", a-t-il déclaré sur La Chaîne Parlementaire (LCP).
"Nous, nous l'avions proposé à nos électeurs, c'était un élément de notre campagne", a-t-il rappelé. "Nous demandions aux Français de valider cette idée alors que là, on le fait sans le leur avoir dit et dans leur dos".
Bernard Lehideux, chargé des investitures des candidats au sein du nouveau courant centriste Mouvement démocrate (surnommé "Modem") a dit espérer obtenir un score situé entre celui obtenu par l'UDF lors des élections régionales et européennes (environ 12%) et les 18,6 engrangés par François Bayrou au premier tour de la présidentielle.
"Le score doit se situer entre ces deux éléments-là, entre 12 et 18", a-t-il dit.
Pour conserver un groupe au Palais-Bourbon, le Modem doit avoir au moins 20 députés.
Les trois-quarts des 29 députés UDF de l'Assemblée nationale sortante ont décidé de soutenir Nicolas Sarkozy et refusé de rejoindre le Modem.
L'un des quatre derniers députés restés fidèles à François Bayrou, Gérard Vignoble, vient par ailleurs de renoncer à briguer un nouveau mandat dans sa circonscription du Nord pour laisser la place à l'UMP Salem Kacet.
Un ou plusieurs élus centristes, dont le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale Hervé Morin, pourraient faire leur entrée dans le gouvernement de François Fillon, où des personnalités de gauche ont également été conviées.
Bernard Lehideux a expliqué que le Modem n'avait "a priori" pas l'intention de présenter des candidats dans des circonscriptions tenues par des députés UDF sortants ayant soutenu François Bayrou pour la présidentielle.
"Cela dit, il y aura sans doute quelques cas particuliers", a-t-il précisé.
"Que certains aient essayé de nettoyer autour de leur circonscription, dans leur département, ça ce n'est pas supportable", a-t-il ajouté sans dire qui il visait exactement.
Bernard Lehideux a comparé les ralliements à "la migration des gnous vers les cours d'eau"./EP