Bayrou cherche la recette pour lier les ingrédients du MoDem
[/url]18/07/2007 17:09
PARIS (AFP) - François Bayrou cherche la bonne solution pour réussir la synthèse entre l'UDF traditionnelle et les quelque 45.000 nouveaux adhérents MoDem arrivés dans la foulée de la campagne présidentielle, synthèse prévue dans un congrès fondateur à l'automne.
Plusieurs responsables de l'UDF restés fidèles à François Bayrou ont exprimé leurs craintes récemment sur la disparition de leur parti au sein du nouveau parti, le MoDem, fondé sur le dépassement du clivage droite-gauche.
"L'UDF et le MoDem sont compatibles, mais est-ce que l'UDF est soluble dans le MoDem, je ne crois pas", a déclaré la semaine dernière le président du groupe UDF/MoDem à la mairie de Paris, Didier Bariani.
M. Bariani souhaite le maintien d'une entité proprement UDF au sein du MoDem pour représenter le centre droit, agitant le spectre d'un départ massif de militants et d'élus locaux UDF.
La fusion au sein du MoDem déplaît aussi à ceux qui rêvent de grandes retrouvailles de la famille centriste, avec retour au bercail des députés du Nouveau Centre, ces ex-élus UDF qui ont soutenu Nicolas Sarkozy.
C'est le cas de Thierry Benoit, qui est pourtant l'un des quatre députés élus sous l'étiquette UDF/MoDem.
"Il faut que tout le monde se retrouve, un François Bayrou, un Jean Arthuis, un Charles de Courson (Nouveau Centre), un François Sauvadet (Nouveau Centre), un Hervé Morin (Nouveau Centre)", a déclaré mercredi M. Benoit.
Pour lui, l'UDF doit retrouver un positionnement de "modérateur, de pondérateur" au côté de la majorité UMP, sur une ligne permettant de faire revenir les députés partis au Nouveau Centre.
M. Benoit ne croit pas à un parti qui aurait une stratégie d'alliance locale, au cas par cas, avec la gauche ou avec la droite, comme le préconise François Bayrou pour le MoDem.
Si l'on ne tranche pas sur les alliances, "on n'est jamais nulle part", a-t-il dit, en prenant exemple sa propre situation, "dans la minorité au conseil général d'Ille-et-Vilaine face à un exécutif de gauche, et dans la minorité à l'Assemblée nationale face à un exécutif de droite".
Corinne Lepage, présidente du petit parti Cap 21 qui a décidé de participer à la création du MoDem, invite elle aussi M. Bayrou à la prudence et à ne pas décourager ses supporters du centre-droit.
"Si on veut être central, il faut être capable de marcher sur deux jambes", celle du centre-droit et celle du centre-gauche, explique-t-elle, en indiquant qu'elle n'est "pas opposée" à une forme confédérale pour le MoDem.
Mais François Bayrou, qui ne veut pas s'exprimer publiquement pour le moment, a dit à ses troupes qu'il était opposé à une forme de confédération, voire même à l'organisation de courants dans le futur MoDem.
Le président de l'UDF laisse se décanter la situation, en attendant les Assises de la démocratie organisée par l'UDF/Modem du 13 au 16 septembre dans les Landes, et un congrès fondateur du MoDem prévu fin octobre.
"On n'a pas fait tout ce chemin pour ne pas être complètement autonome et indépendant", avertit le sénateur UDF du Val-de-Marne Jean-Jacques Jégou, qui soutient fermement la démarche de François Bayrou.
Pour calmer les inquiétudes à l'UDF, M. Jégou propose de garder le nom UDF/Modem, et qu'il y ait bien "une continuité juridique" entre l'UDF actuelle et le futur parti.