]Finances publiques: Bayrou dénonce le report à 2012 du retour à l'équilibre
François Bayrou a dénoncé lundi à l'Assemblée nationale "le report à 2012" de l'objectif de retour à l'équilibre des finances publiques, en faisant valoir que "ce choix n'avait été ni prévu, ni annoncé" par Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle.
"On fait même le contraire de ce qu'on avait dit", a poursuivi le président du MoDem qui s'exprimait lors du débat d'orientation budgétaire.
"La principale décision n'a nullement été annoncée durant la campagne", a insisté M. Bayrou en rappelant de Nicolas Sarkozy s'était engagé à un retour à l'équilibre en 2010.
Evoquant "un devoir d'alerte dans le domaine politique" à l'instar "du droit d'alerte en matière sociale", le député des Pyrénées-Atlantiques a prédit que "le choix" d'un retour à l'équilibre en 2012 allait "entraîner des tensions insupportables dans des secteurs entiers de l'économie".
Comme les députés de l'opposition, il s'est inquiété du financement du "paquet fiscal" dont le coût a été évalué par Christine Lagarde (Economie) à "13,6 milliards d'euros" par an "en rythme de croisière", et entre 14 et 17 milliards, selon plusieurs économistes.
Il a cité en outre plusieurs promesses de Nicolas Sarkozy et du gouvernement allant de l'augmentation de 50% du budget de la recherche à un "grand plan de désenclavement des cités".
"La réponse habituelle, a-t-il poursuivi, c'est la réforme de l'Etat et la baisse du nombre de fonctionnaires". Sur ce point, il a relevé que la restitution à la fonction publique, promise par le gouvernement, de la "moitié" des économies provenant du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite allait diminuer de moitié la recette attendue de cette mesure.
"Les choix ne vont pas dans la bonne direction", a-t-il conclu, en estimant que l'accroissement de la dette était "une épée de Damoclès au dessus de la tête des Français