Bayrou voit dans l'ouverture de Sarkozy une "mystification"
08.07.07 | 19h51
PARIS (Reuters) - François Bayrou a vu dimanche une forme de "mystification" dans l'ouverture politique pratiquée par Nicolas Sarkozy, comparant l'agitation régnant autour du chef de l'Etat à celle d'un "bocal de poissons rouges dans lequel on aurait plongé un piranha".
"Aujourd'hui, il y a quelque chose d'une mystification dans cette affaire. On fait croire par exemple à l'ouverture alors que l'on peut discuter de la réalité de l'ouverture", a déclaré l'ancien candidat centriste à la présidentielle lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.
"Il se trouve que (pendant la campagne) moi-même j'ai défendu l'idée (...) d'union nationale (...) d'un rassemblement pour résoudre les problèmes du pays. Pendant ce temps Nicolas Sarkozy et ses amis n'avaient pas de mots assez durs à l'égard de cette proposition qu'ils disaient même anti-démocratique", a-t-il poursuivi.
Après les nouvelles propositions du chef de l'Etat vers des personnalités de gauche, "on dirait un bocal de poissons rouges dans lequel on aurait plongé un piranha", a-t-il raillé.
"Partout il y a ainsi des envols de nageoires, des offres de service multipliées, des gens qui veulent se mettre bien avec le nouveau pouvoir, d'autres qui espèrent en recevoir des avantages ou d'autres de très bonne foi qui veulent conseiller au piranha dans quel sens il faut nager", a plaisanté le président du MoDem.
Sur le fond, François Bayrou a démenti avoir utilisé l'expression "présidence forcenée" à propos de Nicolas Sarkozy, rapportée par Le Parisien cette semaine, mais il a fait état de ses "grands doutes" quant à la politique présidentielle.
"Entre dire et faire, il y a une grande marge, entre annoncer et réaliser, il y a une grande marge et moi je regarde les faits et je dis mes inquiétudes", a-t-il expliqué.
Il a vu comme une menace "l'idée qu'on puisse diriger une société comme la société française au XXIe siècle par un seul homme" et s'est dit en "désaccord radical avec le choix qui a été fait de déséquilibrer ces finances publiques".
Il s'est également déclaré "assez inquiet sur la loi sur les universités" et considéré le "paquet fiscal" comme "injuste".